Showing posts with label Musique/Music. Show all posts
Showing posts with label Musique/Music. Show all posts

Sunday, September 28, 2014

Rameau

Rameau par Carmontelle, 1760.
Photo: Musée Condé.
Cette semaine, quand vous aurez un instant à vous, prenez-donc le temps d'écouter Les Sauvages de Jean-Philippe Rameau (1683-1764).  C'est, cette année, le 250e anniversaire du décès du compositeur, dont l'œuvre marque l'apogée du classicisme français.  Le Centre de musique baroque de Versailles coordonne d'ailleurs une programmation chargée en l'honneur de "l'année Rameau".
 
Si Rameau mérite de figurer dans les petits papiers de ce blogue, c'est en raison de ses Sauvages.  Il compose un premier rondeau sous ce nom en 1725 afin d'accompagner une démonstration de danse exécutée par des diplomates autochtones venus de Haute-Louisiane à Paris.  Rameau en reprend ensuite la partition dans un recueil de pièces pour clavecin en 1728, puis dans un Ballet réduit à quatre grands concerts en 1735.  Il adapte enfin les Sauvages en l'intégrant l'année suivante aux Indes galantes, son plus célèbre opéra-ballet. 

Les Indes galantes relatent des aventures amoureuses dans plusieurs contrées exotiques : en Turquie, dans l'empire inca, en Perse et -- dans le cas de la quatrième entrée, ou acte, qui correspond aux Sauvages -- chez les autochtones de l'Amérique du Nord.  L’intrigue ténue des Indes galantes sert surtout de prétexte pour présenter des danses, des costumes somptueux, des décors et des machineries inusitées.  Entendons-nous qu'il s'agit de "bons sauvages" stéréotypés ayant fort peu de chose à voir avec les autochtones de l'époque.  Chantent ainsi les deux protagonistes, Zima et Adario :
 
Forêts paisibles, forêts paisibles,
Jamais un vain désir ne trouble ici nos cœurs.
 
P.-F.-X.

Friday, May 23, 2014

La NF au MET

Le Metropolitan Museum of Art de New York vient d'annoncer qu'il donnera désormais libre accès à 400 000 images en haute résolution.  Le catalogue se trouve ici

Les objets témoins de l'histoire canadienne ancienne y sont, somme toute, assez rares.  On y retrouve quelques objets de la fin du XVIIIe et du début du XIXe : un fauteuil à la capucine, par exemple, ou une coupe par l'orfèvre Laurent Amyot et une paire de salières par Robert Cruickshank, des mocassins hurons-wendat.  Les objets qui remontent au Régime français ou qui évoquent l'époque ne sont guère plus nombreux : quelques gravures, toutes bien connues, de la mort de Wolfe et de Montcalm; une miniature, plus rare celle-là, du général George Townshend; une tasse d'argent par Paul Lambert; et trois spectaculaires violes de gambe, numérotées 89.4.1343, 89.4.1344 et 89.4.1345.

Une des trois violes (89.4.1945).  Photo: MET.
Ces violes représentent, à mon avis le véritable trésor (de la Nouvelle-France, je veux dire) de la collection du MET.  Ayant vraisemblablement servi à l'enseignement de la musique chez les Augustines de Québec sous le Régime français, elles furent retrouvées dans les voutes de leur couvent vers 1860.  L'ennui, par contre, c'est que le catalogue Web du MET ne révèle pas cette fascinante histoire, se contentant de donner comme provenance le nom de William Snaith.  Il s'agit du marchand montréalais qui, ayant acheté les trois violes pour cinquante dollars en 1864, les a revendues à un collectionneur qui les a éventuellement refilées au MET -- mais ça, il faut le savoir, car ni le nom de Québec, ni celui des Augustines n'apparait dans le catalogue.  Dommage, car bien peu d'instruments de musique du Régime français ont survécu jusqu'à nos jours et ceux-ci méritent d'être mieux connus.

Sois dit en passant, une quatrième viole trouvée en même temps chez les Augustines est aujourd'hui dans la collection du Royal Ontario Museum.
 
P.-F.-X.

Thursday, February 13, 2014

Alone Yet Not Alone Strikes Again!

Remember "Alone Yet Not Alone", the movie inspired by the captivity of Barbara and Regina Leininger in the borderlands of 1750s Pennsylvania?  It came to Charlevoix's attention in May of last year, whilst it was still in post-production.  The film was given a limited release on September 27th, and is scheduled for a wider one this coming July.


In recent months, a peculiar controversy has brought "Alone Yet Not Alone" to the attention of the media.  I wish I could tell you that people took notice of the film's lamentably stereotypical portrayal of Native peoples, but it's not that.  To the surprise of many, the film's title song, written by Bruce Broughton and Dennis Spiegel, was nominated for an Academy Award for Best Original Song.  Then, that nomination was rescinded when it was found that Broughton, a former governor and a current executive committee member of the Academy's music branch, had improperly sollicited the support of other voting members via email.  The Academy has revoked nominations in the past, but never on ethical grounds and never for an American feature film. 

Broughton and other "Alone Yet Not Alone" afficionados have responded that there exists a double standard in the industry, whereby lobbying by and of voting members of the Academy has been tolerated in the case of big secular Hollywood blockbusters but is now being unfairly judged in the case of a independant and faith-based movie.

The Daily Beast takes this opportunity to take a deep look at the production context of what it calls the "Conservative Christian Movie the Oscars Ousted".  Other coverage can be found in the LA Times, among others.

P.-F.-X.