Saturday, May 4, 2013

L'histoire sur la sellette?

Les médias rapportent ces derniers jours qu'un comité du parlement canadien, le Comité permanent du patrimoine, entreprendra un "examen complet d’aspects importants de l’histoire du Canada" (ou, en anglais d'origine : "a thorough and comprehensive review of significant aspects in Canadian history").  Cette démarche comprendra un examen de l'ensemble des programmes fédéraux, provinciaux et municipaux destinés à faire la promotion du patrimoine, ainsi qu'une analyse comparative des normes et des contenus offerts dans les écoles de toutes les provinces.  Plusieurs, dont le député néo-démocrate Pierre Nantel, lui-même membre de ce comité, ont dénoncés le projet, y voyant une intervention du fédéral dans un champ de compétence provincial et une mesure visant la promotion d'une vision très spécifique, et plutôt rétrograde, de l'histoire. 

Le gouvernement conservateur se veut entre temps rassurant, déclarant qu'il n'a ni le désir ni la volonté de dire aux provinces comment enseigner l'histoire, mais seulement de promouvoir la connaissance de l'histoire canadienne.  De quelle histoire s'agit-il?  Le mandat que le comité donne a son examen n'en donne pas une définition très éclairée : "l’histoire du Canada, notamment sur ce qui suit : la période précédant la création de la Confédération [d'où l'intérêt pour nos lecteurs], les débuts de la Confédération, le suffrage, la Première Guerre mondiale, surtout les batailles comme celle de la Crête de Vimy, la Seconde Guerre mondiale, y compris la libération de la Hollande, la bataille d’Ortona, la bataille de l’Atlantique, la guerre de Corée, les missions de maintien de la paix, l’évolution constitutionnelle, le conflit en Afghanistan, le Canada au début du 20e siècle, le Canada après la guerre et la fin du 20e siècle."  Cela ne manque-t-il pas un peu d'équilibre?  Le mandat que se donne le comité révèle auss une compréhension plutôt superficielle du concept d'histoire.  Il s'agirait en effet de "préserver notre histoire et notre patrimoine", "préserver les récits historiques", donner "accès au contenu historique et le préserver", "préserver et protéger notre histoire".  Ne faudrait-il pas plutôt parler de découverte, de réflexion, d'analyse, d'interprétation?

Cela dit, si un tel comité se penche véritablement et rigoureusement sur la question de l'accès aux archives, comme il promet de le faire, ne peut-on pas espérer des réformes à BAC?  On peut toujours espérer...

P.-F.-X.

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