La Schenectady County Historical Society vient de mettre la main sur une lettre inédite décrivant, dit-on, les séquelles du célèbre raid franco-amérindien du 8 février 1690. La lettre était offerte aux enchères par la maison Swann de New York et l'on craignait qu'elle ne retombe dans les mains d'un collectionneur privé. L'estimation était de 1500$-2500$, mais l'enchère s'est en fin de compte élevée jusqu'à 4400$. Avec la prime de 25% réservée à la maison de vente, cela fait 5500$ -- somme que la société historique n'aurait pas pu débourser sans la contribution de donateurs qui se sont manifestés suite à l'annonce de la vente dans le Times Union de Schenectady.
Pourquoi ais-je écrit dit-on en italique? Eh bien, le journaliste qui vient de rapporter le bon coup de la Schenectady County Historical Society dans les pages du Times Union apporte une nouvelle information. Tout en continuant à décrire cette lettre comme un témoignage écrit dans la foulée du raid de 1690, il indique que l'archiviste de la société historique et quelques autres chercheurs en attribuent maintenant la rédaction au Révérend Cornelius Van Santvoord... qui a habité à Schenectady entre 1740 et 1752. Le pauvre journaliste -- ce n'est pas donné à tout le monde d'être historien, je suppose -- ne semble même pas remarquer qu'il se contredit.
N'ayant pas accès au texte de la lettre dans son intégralité, je me permet pourtant d'en conclure qu'elle fut ainsi écrite aux alentours du deuxième raid de Schenectady, celui du 18 juillet 1748. On peut trouver plus de détails sur ce raid, moins connu que le premier, dans A History of the Schenectady Patent in the Dutch and English Times de Jonathan Pearson (1883). Ou, du moins, pendant la Guerre de Succession d'Autriche: 1744-1748.
La Schenectady County Historical Society et les donateurs qui se sont portés à son aide sont-ils déçus de l'achat? J'espère qu'ils ne le sont pas trop, puisque ce document demeure fort intéressant. Cela dit, ce développement me semble révélateur du peu de scrupule des maisons de ventes aux enchères, pour qui la vérité passe après le profit. Swann Galleries ne s'est de toute évidence contenté que d'une lecture excessivement superficielle de la lettre avant d'annoncer à sa clientèle qu'elle se référait au célèbre raid de 1690. Vous vous souviendrez peut-être du manuscrit "inédit" sur la Louisiane offert pour une petite fortune par Sotheby's? Franchement, les amis.
Addendum: Cet article-ci, du Daily Gazette d'Albany, est mieux informé que celui du Times Union.
P.-F.-X.
La lettre en question. Photo: Times Union. |
N'ayant pas accès au texte de la lettre dans son intégralité, je me permet pourtant d'en conclure qu'elle fut ainsi écrite aux alentours du deuxième raid de Schenectady, celui du 18 juillet 1748. On peut trouver plus de détails sur ce raid, moins connu que le premier, dans A History of the Schenectady Patent in the Dutch and English Times de Jonathan Pearson (1883). Ou, du moins, pendant la Guerre de Succession d'Autriche: 1744-1748.
La Schenectady County Historical Society et les donateurs qui se sont portés à son aide sont-ils déçus de l'achat? J'espère qu'ils ne le sont pas trop, puisque ce document demeure fort intéressant. Cela dit, ce développement me semble révélateur du peu de scrupule des maisons de ventes aux enchères, pour qui la vérité passe après le profit. Swann Galleries ne s'est de toute évidence contenté que d'une lecture excessivement superficielle de la lettre avant d'annoncer à sa clientèle qu'elle se référait au célèbre raid de 1690. Vous vous souviendrez peut-être du manuscrit "inédit" sur la Louisiane offert pour une petite fortune par Sotheby's? Franchement, les amis.
Addendum: Cet article-ci, du Daily Gazette d'Albany, est mieux informé que celui du Times Union.
P.-F.-X.
No comments:
Post a Comment