Après Parcs Canada et Bibliothèque et Archives Canada, faut-il maintenant s'inquiéter de l'avenir du Musée canadien des civilisations? Ou plutôt du "Musée national d'histoire du Canada" ou du "Musée de l'histoire canadienne", car le Globe and Mail de samedi révélait en effet que le gouvernement fédéral compte annoncer le changement de nom de l'institution dans les jours qui viennent. Un changement de nom, soit. Avant d'être Musée canadien des civilisations, cette institution fut au fil des ans Musée national de l'Homme, Musée national tout court, et avant cela musée... de la Commission géologique du Canada.
Ce qui doit soulever une certaine inquiétude, par contre, c'est la suggestion que le musée changera en même temps de vocation, qu'il sera dorénavant appelé à accorder plus d'importance aux "événements marquants de l'histoire du pays, comme la guerre de 1812 ou le jubilé de la reine Élisabeth 2." Il s'agirait là d'un profond et malheureux appauvrissement de mission, dans la mesure où l'ethnologie et l'archéologie ont jusqu'à présent représenté les principaux atouts de l'institution. D'autant plus regrettable serait cette tendance événementielle, dans la mesure où les historiens ont saisi depuis plus d'un demi-siècle l'importance d'une histoire plus totale, qui se penche non seulement sur les personnages et les événements marquants, mais sur les tendances sociales et culturelles ainsi que sur la vie quotidienne. Enfin, l'implicite ici est que le choix de thématiques -- "comme la guerre de 1812 ou le jubilé de la reine Élisabeth 2" -- ne reviendra non pas aux professionnels en histoire et en muséologie qui oeuvrent au feu MCC, mais plutôt au gouvernement au pouvoir. Misère!
P.-F.-X.
Un baleinier basque agonisant dans la Salle du Canada du MCC. Allégorie? |
Ce qui doit soulever une certaine inquiétude, par contre, c'est la suggestion que le musée changera en même temps de vocation, qu'il sera dorénavant appelé à accorder plus d'importance aux "événements marquants de l'histoire du pays, comme la guerre de 1812 ou le jubilé de la reine Élisabeth 2." Il s'agirait là d'un profond et malheureux appauvrissement de mission, dans la mesure où l'ethnologie et l'archéologie ont jusqu'à présent représenté les principaux atouts de l'institution. D'autant plus regrettable serait cette tendance événementielle, dans la mesure où les historiens ont saisi depuis plus d'un demi-siècle l'importance d'une histoire plus totale, qui se penche non seulement sur les personnages et les événements marquants, mais sur les tendances sociales et culturelles ainsi que sur la vie quotidienne. Enfin, l'implicite ici est que le choix de thématiques -- "comme la guerre de 1812 ou le jubilé de la reine Élisabeth 2" -- ne reviendra non pas aux professionnels en histoire et en muséologie qui oeuvrent au feu MCC, mais plutôt au gouvernement au pouvoir. Misère!
P.-F.-X.
Pierre Bergeron, du journal Le Droit d'Ottawa-Gatineau, vient de publier une chronique sur le sujet: http://www.lapresse.ca/le-droit/opinions/editoriaux/pierre-bergeron/201210/15/01-4583278-de-quoi-se-mefier.php
ReplyDeleteDans le Globe & Mail du mardi 16 octobre voir: http://www.theglobeandmail.com/news/politics/ottawas-plan-for-museums-met-with-skepticism-outrage/article4614604/
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