On rappelle dans les nouvelles que Montréal inaugurera son Musée Grévin le 19 avril prochain. C'est en effet là que le célèbre musée de cire parisien, dont la fondation remonte à 1882 mais qui n'entame que maintenant son expansion internationale, a choisi d'établir une première installation étrangère.
La succursale québécoise du musée sera située au cinquième étage du Centre Eaton, au coeur même du centre-ville montréalais. On prévoit quelques 120 figures de cire, dont 30 seront "québécoises". Il s'agira surtout d'icônes de la culture populaire, des classiques tels Céline Dion et Maurice Richard, mais aussi des stars du moment, genre Marie-Mai et... le maire déchu Gérald Tremblay (du moins, c'était prévu il y a un an). Quelques figures historiques seront toutefois aussi au rendez-vous : on cite notamment Jacques Cartier, Maisonneuve, Frontenac et "des représentants des Premières Nations". J'aurais bien aimé vous fournir une image de l'un ou l'autre de ces personnages tirés du panthéon de l'histoire coloniale, mais pour l'instant les médias se bornent à nous montrer des photos des célébrités d'aujourd'hui.
Profitons de l'occasion pour rappeler que le Québec a déjà eu deux musées dans la mouvance grévine. En effet, le sculpteur Albert Chartier et le peintre Robert Tancrède, tous deux français, avaient en 1935 fondé le Musée historique canadien, mieux connu sous le nom de Musée de cire de Montréal, et vers 1945 (?) le Musée de cire de Québec. Chartier avait travaillé au Musée Grévin de Paris et maintenu avec lui un lien étroit. Le musée de Montréal aurait, dit-on, été le premier musée du genre en Amérique et le troisième seulement au monde après ceux de Paris (Grévin) et de Londres (Madame Tussauds). Pour des photos et de plus amples détails, voir ici et ici. Le site des archives de Radio-Canada révèle par ailleurs un fort intéressant reportage télévisé sur le sujet datant de 1955.
Au moins cinq des vingt-quelques tableaux du Musée de cire de Montréal reprennaient des scènes de l'histoire de la Nouvelle-France, mettant en vedette Cartier, Maisonneuve, Frontenac, Jeanne-Mance, Marguerite D'Youville, Catherine Tekakwitha. Au Musée de cire de Québec, six tableaux sur seize évoquaient cette époque, sans pourtant reprendre les mêmes figures ou moments : Champlain, Madeleine de Verchères, Montcalm, Wolfe, Marie de l’Incarnation, Dollard des Ormeaux. Ni l'un ni l'autre de ces musées n'existe aujourd'hui, celui de Montréal ayant fermé boutique en 1989 et celui de Québec en 2007. L'épilogue est cependant heureux d'un point de vue patrimonial : la meilleure part de leurs collections a été déposée dans les voutes du Musée de la civilisation de Québec.
P.-F.-X.
La succursale québécoise du musée sera située au cinquième étage du Centre Eaton, au coeur même du centre-ville montréalais. On prévoit quelques 120 figures de cire, dont 30 seront "québécoises". Il s'agira surtout d'icônes de la culture populaire, des classiques tels Céline Dion et Maurice Richard, mais aussi des stars du moment, genre Marie-Mai et... le maire déchu Gérald Tremblay (du moins, c'était prévu il y a un an). Quelques figures historiques seront toutefois aussi au rendez-vous : on cite notamment Jacques Cartier, Maisonneuve, Frontenac et "des représentants des Premières Nations". J'aurais bien aimé vous fournir une image de l'un ou l'autre de ces personnages tirés du panthéon de l'histoire coloniale, mais pour l'instant les médias se bornent à nous montrer des photos des célébrités d'aujourd'hui.
Profitons de l'occasion pour rappeler que le Québec a déjà eu deux musées dans la mouvance grévine. En effet, le sculpteur Albert Chartier et le peintre Robert Tancrède, tous deux français, avaient en 1935 fondé le Musée historique canadien, mieux connu sous le nom de Musée de cire de Montréal, et vers 1945 (?) le Musée de cire de Québec. Chartier avait travaillé au Musée Grévin de Paris et maintenu avec lui un lien étroit. Le musée de Montréal aurait, dit-on, été le premier musée du genre en Amérique et le troisième seulement au monde après ceux de Paris (Grévin) et de Londres (Madame Tussauds). Pour des photos et de plus amples détails, voir ici et ici. Le site des archives de Radio-Canada révèle par ailleurs un fort intéressant reportage télévisé sur le sujet datant de 1955.
Carte postale: scène du Musée historique canadien montrant Jacques Cartier à Gaspé. Photo de Dinu Bumbaru, Héritage Montréal. |
Au moins cinq des vingt-quelques tableaux du Musée de cire de Montréal reprennaient des scènes de l'histoire de la Nouvelle-France, mettant en vedette Cartier, Maisonneuve, Frontenac, Jeanne-Mance, Marguerite D'Youville, Catherine Tekakwitha. Au Musée de cire de Québec, six tableaux sur seize évoquaient cette époque, sans pourtant reprendre les mêmes figures ou moments : Champlain, Madeleine de Verchères, Montcalm, Wolfe, Marie de l’Incarnation, Dollard des Ormeaux. Ni l'un ni l'autre de ces musées n'existe aujourd'hui, celui de Montréal ayant fermé boutique en 1989 et celui de Québec en 2007. L'épilogue est cependant heureux d'un point de vue patrimonial : la meilleure part de leurs collections a été déposée dans les voutes du Musée de la civilisation de Québec.
P.-F.-X.
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