Friday, November 30, 2012

The Junto

This morning I came across an interesting new blog or, more accurately, a new blog-to-be.  The Junto is the forthcoming group creation of some eighteen "young early Americanists [almost all Ph.D. candidates] dedicated to providing content of general interest to other early Americanists and those interested in early American history, as well as a forum for discussion of relevant historical and academic topics."  Their site has been up since mid-October, but its first content will only be launched on December 10th. 

I'm very much looking forward to this new blog, as should you.  Let's hope that The Junto's understanding of "early America" is a capacious one, in keeping with the recent scholarly trend of breaking the bounds of the Thirteen (Anglo-American) Colonies.  I notice that one of these contributors is working on the contest between French, British, and Indigenous peoples in the Ohio Valley, so there's cause for optimism on that front.

P.-F.-X.

Tuesday, November 27, 2012

Un autre obus tombe sur Louisbourg

Les ondes de choc des réductions imposées à Parcs Canada par le gouvernement fédéral font de nouvelles victimes.  Ce lundi on annonçait la fin du Programme d'archéologie publique au Lieu historique national du Canada de la Forteresse-de-Louisbourg.

Photo: Tom Peace, Activehistory.ca

Louisbourg est un haut-lieu de l'archéologie canadienne, j'oserais peut-être même dire qu'il en est le haut-lieu.  L'archéologie joua un rôle fondamental dans la redécouverte et la reconstruction de la forteresse pendant les années 1960 et 1970.  En même temps, les fouilles menées sur les lieux à cette époque contribuèrent de manière clef au dévelopement la discipline au pays.  Une véritable école.

Depuis cette ère pionnière, les efforts des archéologues se sont beaucoup repliés sur la protection du site, dont le pourtour se voit menacé en permanence par l'érosion et la reprise de la végétation. 
Le Programme d'archéologie publique, lancé en 2005 et géré en partenariat par Parcs Canada et l'Associtation (bénévole) de la Forteresse-de-Louisbourg, permettait de poursuivre l'entreprise de découverte à l'intérieur de l'enceinte et de donner à une foule d'amateurs l'occasion de goûter au métier d'archéologue.  Des gens dévoués, de tous âges et provenant de divers milieux sociaux et professionnels, descendaient chaque été des quatre coins de l'Amérique du nord pour prendre part aux recherches.   L'historien engagé Tom Peace avait, il y a deux ans, fait un éloquent rapport sur son expérience de chantier sur Activehistory.ca (en anglais).

Espérons que, dans un avenir plus clément, ce programme renaîtra de ses cendres.  Que la forteresse elle-même, détruite de manière systématique en 1760  mais reconstruite deux siècles plus tard, sache alimenter cette attente!

P.-F.-X.  

Tuesday, November 20, 2012

New Website for the FCHS/SHCF



The French Colonial Historical Society / Société d'histoire coloniale française has just launched its new website.  Those of you as of yet unacquainted with this association, which has as its aim the promotion of the "scholarly study of all French colonizing activity and in the history of all French colonies", might wish to look into it.  The FCHS publishes the refereed journal French Colonial History and holds wonderful annual meetings.  The next one will be at Louisbourg on 13-15 June 2013.  And word on the streets is that the foodies of the fortress have promised a lavish feast.  Be there or be square!

P.-F.-X.

Wednesday, November 14, 2012

N'oubliez pas votre passeport et votre Père de la Nouvelle-France!

Au Canada, l'heure est à la redéfinition des symboles nationaux.  Sur le nouveau billet de vingt dollars, le chef d'oeuvre du sculpteur autochtone Bill Reid, "The Spirit of Haida Gwaii", est supplanté par le monument de Vimy.  Une citation de l'auteure franco-manitobaine Gabrielle Roy -- "Nous connaîtrions-nous seulement un peu nous-mêmes sans les arts?" -- disparait en même temps.  Force est de constater que le gouvernement actuel répond par la négative à cette sublime question: la connaissance du soi canadien ne passerait non plus par les arts, mais plutôt par l'histoire.  Ou, plus précisément, par une vision bien bornée de l'histoire.

La Nouvelle-France, chers lecteurs, n'est jamais loin.  À compter du 1 juillet 2013, tous les nouveaux passeports canadiens seront dotés d'une puce électronique.  Ils arboreront par ailleurs une série d'images qui "mettent en valeur le patrimoine canadien et le façonnement de notre grande nation."  Inukshuk et plume d'aigle, Pères de la Confédération de Robert Harris, Donald Smith martelant le dernier crampon, j'en passe... et, en pages 6 et 7, "Samuel de Champlain, père de la Nouvelle-France".

Photo: Passeport Canada.
Le site web de Passeport Canada justifie ce choix en reprenant la conclusion du Dictionnaire biographique du Canada, "on doit saluer en lui le fondateur du Canada".  On pourrait en débattre, mais soit.  Il me semble en tout cas que le choix de l'iconographie ne fait pas justice à l'évolution de la connaissance historique et qu'il témoigne, en même temps, de l'absence d'esprit critique qui se cache derrière cette volonté de faire connaître les grandes figures et les grands moments de l'histoire.  En effet, la représentation de Champlain qu'on a retenue ici -- une sculpture de Hamilton MacCarthy, installée en 1915 à la pointe Nepean à Ottawa -- représente une regrettable concession à l'imaginaire et à l'ignorance du début du XXe siècle.  Lorsqu'on cherche à tirer une leçon d'histoire d'une oeuvre d'art, il faut faire gare aux écueils.  Or, ce Champlain-ci n'est peut-être pas le pilote idéal s'il s'agit d'arriver à bon port : vêtu comme s'il venait de sauter de la page d'un roman de cape et d'épée, le pauvre homme tient son astrolabe à l'envers!  MacCarthy était plutôt mal informé.

Ce ne sont là que des détails, vous me direz.  Je vous répondrais en empruntant une belle expression aux Anglais: le diable se cache dans les détails.  Dans les détails et, je renchérirais, dans les absences: sur cette page, quel élément évoque la rencontre des populations autochtones qui rendit possible l'implantation française en Amérique et qui détermina ses contours?  Célébrer "Samuel de Champlain, père de la Nouvelle-France", c'est rater une belle occasion de souligner ce sur quoi les historiens mettent l'accent depuis quelques décennies : que la Nouvelle-France fut une entité aux multiples géniteurs.

P.-F.-X.

Saturday, November 10, 2012

Blue Poppies?

For the second year in a row, a handful of Québécois militants have launched "Opération Coquelicot bleu", which translates to Operation Blue Poppie.  One of their chief aims is to pay hommage to those soldiers "who defended the territory of New France from English invation and who died in combat between 1755 and 1760" (my translation here and below).  You will find their manifestos on Vigile.Net here and here

A note on background may be useful for some readers: November 11th is recognized in Canada and several other Commonwealth countries as Remembrance Day, a memorial day for those who served in the armed forces and died in the line of duty.  This observance dates back to the wake of the First World War, and the commemorative emphasis is normally on 20th and early 21st century conflicts.  Now, the people behind Opération Coquelicots bleus denounce this as a federalist scheme: "the fédés poison our lives with a ceremony that is tendencious and recuperated for monarchist and militarist ends, and to promote Canadian unity."

Last year's operation.  Photo: Vigile.Net.
Opération Coquelicot bleu accordingly aims to honor "à la québécoise" the Québécois who served during the conflicts of the twentieth century, but also to stress that Quebec's rich military heritage has deep roots that originated well before Confederation and the Conquest of 1760.  "We do not have the right to begin our History [in 1760] just to satisfy our invaders."  They have invited people to gather this November 11th near the National Assembly in Quebec City.  Participants are welcome to bring their Quebec flags, as well as natural flowers; blue "poppies" will be distributed.  But in case you want to make your own, there's a video on Youtube showing how to make a blue "poppy".  I'll blow the punch: spraypaint!

Incidentally, the same militant nationalists have defended Pauline Marois, the premier of Quebec, when she was criticized by many, including the Royal Canadian Legion, for pinning a fleur de lys inside her poppy (see here).  Marois' poppy is red, by the way -- which gives you a sense of where these militants lie on the sovereigntist spectrum.

All of this is delightfully excentric.  Or frustratingly so?  I can't cast aspersions on the desire to draw attention to the fact that the military experience has deep roots in Quebec, or Canada for that matter.  One of my early blog posts, as some of you might remember, was a plea along those lines.  But surely there are ways and times for doing this without offending the sensibilities of countless people who hold this day and its symbols dear?

Thankfully, others have a more conciliatory perspective.  In recent weeks, Mayor Régis Labeaume of Quebec City, for example, has voiced his desire to see the Nouvelles casernes -- barracks built in 1749-1752 and restored in recent years -- welcome an interpretation center which would recount "the adventure of New France and of its conquerors" (my translation and emphasis).  Interesting word choice.  In any case, Mayor Labeaume hopes to thereby attract the "millions of American Francophiles" to his city (as reported here).  Nothing conciliates quite like tourist bucks, I suppose.

P.-F.-X.
 

Wednesday, November 7, 2012

Lévis x 2 et en 3D


Charles-Olivier Roy, un jeune artisan de Lévis, vient de terminer une imposante reproduction en bronze de la statue du Chevalier de Lévis par Louis-Philippe Hébert.  L'originale orne la façade de l'hôtel du Parlement du Québec depuis 1894; sa copie, qui mesure près de huit pieds, sera ce printemps installée sur la terrasse de la ville qui partage le nom du héros militaire, face à Québec.  (J'écris partage parce que l'endroit tient son nom d'un autre Lévis, Henri de Lévis, duc de Ventadour [1596-1651], qui fut vice-roi de Nouvelle-France.)

Rappelons que François-Gaston de Lévis (1719-1787) arrive en Nouvelle-France comme brigadier et commandant en second des troupes françaises en 1756.  Prenant la relève du commandement général après la mort de Montcalm, il remporte la bataille de Sainte-Foy en avril 1760.  "Ce personnage-là," lamente Roy dans son entrevue avec  Le Devoir, "on l’a complètement oublié.  On a juste gardé Wolfe et Montcalm".


Photo: Le Devoir.
La démarche commémorative est d'autant plus intéressante que l'artisan, formé en design industriel, a choisi de recourir à la haute technologie.  C'est la spécialité de son atelier, Artisans du passage.  Il travaille avec un scanneur 3D conçu par Creaform, une entreprise de renommée mondiale basée à Lévis, pour ensuite imprimer dans un moule de polymère les éléments de la sculpture.  Ces éléments réunis, il peut couler sa création dans divers matériaux, y compris le bronze.  Dans le cas de la statue du militaire, le financement a été assuré par la Caisse Desjardins et la Commission de la capitale nationale.  Un article du Journal de Lévis donne d'autres précisions sur le projet. 

Dans l'article du Devoir, Charles-Olivier Roy -- qui soit dit en passant est l'arrière petit neveu de l'historien et archiviste Pierre-Georges Roy -- fait un intéressant plaidoyer pour l'utilisation de la technologie 3D comme moyen de diffuser le patrimoine à l'extérieur des musées et "intéresser les jeunes aux héros de l'histoire du Québec".

P.-F.-X.

Monday, November 5, 2012

Louisbourg Eats

The most delicious-looking cover
in the history of New France.  Fact.
Those Louisbourgeois never rest, do they?  Last month I was reporting on the publication of a novel by the retired A.J.B. Johnston.  Today, I’m excited to announce the publication of a lovely history book cum cookbook written jointly by the site’s current historian, Anne Marie Lane Jonah, and chef Chantal Véchambre.  French Taste in Atlantic Canada – 1604-1758: A Gastronomic History / Le goût Français au Canada Atlantique 1604-1758 : Une Histoire Gastronomique (Cape Breton University Press) expertly layers scholarship, recipes, and images that will make you salivate.  The fact that it does so bilingually, with English and French text side-by-side, makes it all the more impressive. 
I now feel as though it is my historical duty to make and eat a velouté de pissenlit (p. 51), a tourte d’herbe (p. 117), and a morue Sainte-Menehould (p. 149), to name but of few of the recipes that caught my eye.  Call it "peer review".
P.-F.-X.